« Tant que la flamme est là »
Il y a maintenant plus de 20 ans que Vicky Hamel s’implique bénévolement en ski acrobatique. Ce qui a d’abord été le fruit d’un pur hasard s’est rapidement transformé en véritable passion pour celle qui occupe le rôle de déléguée technique en chef de la province.
Vicky Hamel était loin de se douter, en 2004, qu’une simple annonce dans un journal local allait bientôt changer sa vie. « J’ai commencé par hasard ! En fait, j’ai choisi de m’impliquer en ski acrobatique, parce que c’est Ski acro Québec qui a fait une annonce pour trouver des bénévoles ! C’est un hasard comme ça », raconte celle qui n’a jamais cessé de s’impliquer dans le sport depuis.
Tellement, qu’elle est aujourd’hui déléguée technique en chef du Québec, en plus d’avoir sa certification de la Fédération internationale de ski (FIS),ainsi que des formations de juge niveau Nor-Am et d’officielle provinciale.
« C’est bien beau les titres et tout, mais, au début, je me faisais dire quoi faire et mon niveau d’autonomie était très faible, poursuit-elle en riant. Je suis allée à une compétition, j’ai apprécié et j’ai commencé à m’impliquer davantage. Après deux ou trois hivers, j’étais plus en mesure d’anticiper et c’est devenu de plus en plus naturel ! »
Au-delà de sa progression en bordure des pistes de ski acrobatique, les nombreuses saisons hivernales lui ont permis de s’accomplir en tant que personne, tout en continuant d’assouvir sa soif d’apprentissage.
« Ça faisait partie de mes objectifs de vie de m’impliquer de façon plus formelle. C’est une belle école de leadership et on apprécie ma contribution. C’est comme ça que je suis devenue déléguée technique et je suis retournée à la case départ avec mon mentor, Guy André. J’étais dans ses culottes et je regardais tout ce qu’il faisait pour apprendre le plus possible ! »
Chose certaine, la motivation n’a jamais manqué à Vicky Hamel, qui s’est particulièrement formée en saut et en bosses, où elle a pu faire d’innombrables rencontres intéressantes.
« C’est une pépinière extraordinaire d’humains et c’est pour ça que je continue année après année ! Il n’y a pas beaucoup d’exemples transposables dans la vraie vie où une personne est confrontée à des difficultés ou des opportunités de cette ampleur-là. Les athlètes doivent avoir du courage, de la détermination et de la résilience. Ça me nourrit comme personne. Moi aussi, je veux donner mon 110% ! »
Qui plus est, elle a pu partager sa passion avec son fils, Olivier Lessard, un bosseur fraîchement retraité après avoir disputé plusieurs saisons en Coupe Nor-Am, entre autres. « Ça aussi, c’est un hasard de la vie. Ce sont deux aspects en parallèle qui se jumelaient bien dans le covoiturage de fin de semaine ! »
Redonner au suivant
Dans son rôle de déléguée technique en chef du Québec, Vicky Hamel s’occupe d’une multitude de fonctions, dont celles de coordonner le travail de ses pairs et d’agir comme relais entre ceux-ci et Ski acro Québec.
« En gros, je suis le facilitateur entre le terrain et la fédération, explique-t-elle. J’aide dans l’organisation, dans la mobilisation des ressources et je m’assure que les efforts soient mis aux bons endroits parce qu’on veut que nos bénévoles reviennent. […] On veut toujours unir les forces de chaque individu pour créer une bonne équipe de travail performante pour le dimanche, soit le point culminant de la compétition! »
En d’autres mots, Hamel souhaite se retrouver au cœur de l’action afin de partager ses connaissances et aider le ski acrobatique à progresser. Peu importe le niveau, elle n’hésite jamais à se rendre sur le terrain, et ce, même à titre de spectatrice. Parce du sport, elle en mange !
« Pour être honnête, dans les deux dernières années, je ne me suis pas impliquée directement comme juge ou déléguée technique dans des compétitions régionales. On a un bon groupe de relève en place, alors c’est important de leur laisser la place. Je vais donc à certaines compétitions, mais, sur papier, personne ne le sait ! J’en profite pour aller voir les gens, discuter et voir le tout d’une autre manière. J’adore ça ! »
Lorsque questionnée à propos des qualités recherchées chez des bénévoles, elle y va d’une réponse sans détour. Il faut avoir de l’esprit d’équipe, des habiletés relationnelles et, surtout, de l’humilité.
« Tu peux être vice-président de ta business, mais quand tu arrives comme parent, que ton kid a huit ans et qu’on te donne une pelle en te disant d’aller chopper le landing, tu n’as aucune idée quoi faire. Tu pars de zéro, alors ça prend beaucoup d’humilité ! »
« Tant que la flamme est là »
Au tout début de l’année 2024, Vicky Hamel a eu la chance de s’envoler pour les Jeux olympiques de la jeunesse, disputés à Gangwon, en Corée du Sud, où elle a occupé l’un des deux postes très convoités de délégué technique pour les épreuves de bosses. Une expérience aussi unique qu’enrichissante qui lui a permis de vivre des moments simplement inoubliables.
« J’étais un peu naïve sur ce que je m’en allais vivre, avoue-t-elle. Je ne savais même pas que ça existait et je n’avais pas saisi l’ampleur de tout ça. […] Lors de la dernière journée, j’ai participé à la cérémonie de remise des médailles. Là, j’ai eu toute une émotion ! J’ai réalisé où j’étais exactement à ce moment. Ça me rendait fière d’être là, de participer à ça et de représenter mon pays. »
Trois mois plus tard, les émotions se font toujours ressentir quand elle se replonge dans ses souvenirs de « la plus grosse compétition de sa carrière de bénévole ». Toutefois, malgré l’ampleur de l’accomplissement, elle persiste et signe : ce nouveau fait d’armes est loin d’être une finalité en soi.
« Quand je suis revenue, on m’a demandé à plusieurs reprises si j’allais continuer de m’impliquer dans le ski acrobatique. Je dois avouer que ça m’a confrontée. Comme si je faisais ça avec une date d’expiration. Je ne suis pas du tout dans cette perspective-là », assure-t-elle.
« Je me rends compte qu’il y en a eu du chemin parcouru depuis 20 ans. Pourtant, ç’a passé très vite et je ne vois pas de fin pour l’instant. Je fais partie de la relève et je sens que je peux apporter quelque chose de plus au sport ,quelque chose de vrai. Tant que la flamme est là, on continue ! »