Jean-David Gaudreault aux mondiaux
L’entraîneur de l’équipe du Québec de slopestyle, Jean-David Gaudreault, a accompagné la formation canadienne qui était aux récents Championnats du monde juniors en Nouvelle-Zélande. Ce séjour a été fructueux pour l’unifolié avec au compteur la médaille d’or de Charlie Beatty en slopestyle et celle d’argent de Matthew Lépine en Big Air.
Quelques semaines après l’événement, la poussière et le long décalage horaire ont eu le temps de retomber pour l’entraîneur québécois qui a vécu sa première compétition internationale au sein de l’équipe nationale.
Comme il l’indique en entrevue, la présence de nombreux athlètes professionnels seniors qui étaient déjà en compétition et à l’entraînement en Nouvelle-Zélande a rendu le voyage encore plus mémorable aux yeux des jeunes athlètes.
« C’était un des sites d’entraînement les plus incroyables. Il y avait donc beaucoup de fébrilité et d’excitation. Les jeunes sont très reconnaissants d’avoir pu vivre cette expérience-là. »
Cette reconnaissance, Gaudreault l’évoque aussi à titre personnel à de nombreuses occasions lorsqu’il décrit son parcours professionnel qui a pris naissance grâce à son amour du sport en général.
« Le sport, c’est ce qui me drive et ce qui m’allume dans la vie. On m’a toujours dit qu’il fallait que je fasse ce que j’aime dans la vie et que je suive mes passions et c’est là que je me suis rendu », ajoute le bachelier en intervention sportive à l’Université Laval qui détient sa certification d’entraîneur compétition/développement.
« Ce métier me passionne et il me permet de développer des athlètes et des personnes à un niveau incroyable. On voyage ensemble, on apprend à se connaître et c’est vraiment le fun d’avoir cette chance-là, d’encadrer ces jeunes et de les amener à un niveau international de compétition. Je suis vraiment reconnaissant d’avoir la chance de vivre de ce que j’aime et d’encadrer des jeunes comme ceux de l’équipe du Québec. »
Ce qu’il a appris sur les bancs d’école lui sert d’ailleurs déjà sur le terrain, comme il le constate.
« Au-delà des connaissances de compétition/développement, ça m’a permis d’acquérir des notions de l’aspect pédagogique, du coaching et du développement des athlètes et des individus. Ça m’a permis de vraiment me démarquer en tant qu’entraîneur sur la scène québécoise et de me positionner avec l’équipe canadienne aux mondiaux juniors. »
Une préparation différente
Fait plutôt inusité, les Championnats du monde juniors de slopestyle et de Big Air se sont tenus à la fin du mois d’août en raison de l’hiver austral. Ce changement du calendrier habituel a forcé l’équipe canadienne à revoir sa stratégie de préparation.
La première étape du processus s’est déroulée au camp sur neige à Whistler en avril et en mai, tout juste après la saison de compétition. S’en est suivi un camp d’entraînement à sec au centre Maximise de Sainte-Agathe, où se sont joints les athlètes ontariens de l’équipe nationale.
Le séjour dans les Laurentides a permis à l’entraîneur de faire un premier contact avec les athlètes qu’il ne côtoyait pas dans l’équipe du Québec
« Ç’a été très profitable. Nous vivions ensemble et cela a créé des occasions d’apprendre à les connaître beaucoup plus facilement que si nous n’avions pas été avec eux. [...] (Aux mondiaux), ç’a été payant ! Matthew (Lépine) a fait un podium en Big Air et nous avions travaillé certains trucs chez Maximise qu’il a réalisés aux mondiaux juniors. C’est ce qui lui a permis de décrocher une médaille d’argent », analyse Gaudreault.
Ce départ s’est fait sur les chapeaux de roues, sauf que Gaudreault croit que cela est avantageux pour les athlètes en vue de la saison nord-américaine à venir.
« C’est un changement assez drastique : tu t’entraînes tout l’été sur un tapis et là, tu arrives sur la neige à la compétition la plus importante de ton année où tu dois exécuter tes plus grosses manœuvres. Maintenant, ils sont en bonne position pour savoir ce qu’il reste à pratiquer dans les quelques mois d’entraînement. »
Pas seulement de l’entraînement
En plus du chapeau d’entraîneur, Jean-David Gaudreault a aussi porté ceux d’organisateur et d’agent de voyage afin que tous puissent se rendre à bon port et être logés convenablement en Nouvelle-Zélande. Toutefois, c’est le chapeau de modèle qu’il préfère porter.
« (À leur âge), on est dans une période critique du développement de la personne, alors c’est sûr que oui, j’agis comme entraîneur, mais je suis un modèle, une référence. Je les vois même plus que leurs parents ! J’ai un rôle à jouer qui est très, très important dans leur développement pour les guider vers de saines habitudes de vie. J’ai un rôle privilégié là-dedans pour qu’ils suivent le droit chemin et qu’ils optimisent leur chance de se développer comme athlète et qu’ils deviennent de meilleures personnes », de conclure l’entraîneur.