Audrey Robichaud : un nouveau chapitre
La dernière fois qu’Audrey Robichaud a mis les pieds en Corée du Sud, c’était à l’occasion de ses troisièmes et derniers Jeux olympiques, en 2018. Maintenant entraîneure de l’équipe du Québec de bosses, elle aura l’occasion d’effectuer un retour bien spécial à Pyeongchang à la fin janvier, alors qu’elle dirigera l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de la jeunesse.
Les Québécois Flavie Lamontagne, Bradley Koehler et Jérémy Sauvageau ainsi que l’Albertaine Citrine Boychuk seront sous sa gouverne lors de cette quatrième édition hivernale des JO de la jeunesse.
N’ayant pas eu la chance de participer à cet événement en tant qu’athlète, Audrey Robichaud se dit à la fois intriguée et enjouée par ce défi qui se présente à elle.
« L’an dernier, je suis allée entraîner aux Championnats du monde juniors avec Philippe Marquis et certains des athlètes qui y étaient vont maintenant participer aux Jeux olympiques de la jeunesse. La fédération nationale voulait poursuivre sur cette lignée comme je connaissais déjà assez bien ces skieurs et, en plus, il y a trois représentants du Québec sur quatre. Je ne connais pas énormément cette compétition, mais ce seront de petits Jeux olympiques pour nos athlètes. Ça risque d’être vraiment cool », a lancé Audrey Robichaud quelques jours avant le grand départ.
Pour la triple Olympienne, il n’a jamais été question de s’éloigner du ski acrobatique une fois sa carrière d’athlète terminée. Il allait de soi qu’elle devienne entraîneure, un rôle qui la passionne toujours plus jour après jour.
« C’est venu naturellement, je ne voulais pas quitter le sport et ne plus jamais revenir. Athlète et entraîneure, ce sont des rôles complètement différents, mais je reste passionnée par mon sport. C’était une transition naturelle et j’adore travailler avec les jeunes athlètes. Ça n’a pas été une décision difficile à prendre du tout. Ça me permet de redonner au sport que je pratique depuis toujours », a-t-elle confié.
« Pour être une bonne entraîneure, je pense qu’il faut que tu sois organisée, que tu aies de la compassion et que tu sois passionnée en tabarouette! Je pense avoir ces qualités-là et j’y travaille toujours. Ce ne sont pas des choses que tu obtiens une fois et que c’est fini. Il faut toujours y travailler, il faut toujours se renouveler. »
Un bagage bien garni
Audrey Robichaud a participé à ses premières Coupes du monde en janvier 2005. Alors âgée de 16 ans seulement, elle a été nommée recrue de l’année en bosses au terme de cette saison qui marquait ses débuts avec l’équipe canadienne senior. Cette percée précoce sur la scène internationale, ainsi que le rôle de grande sœur qu’elle s’est approprié lors de ses dernières saisons, lui permettent aujourd’hui de mieux comprendre la réalité des athlètes qu’elle côtoie au quotidien avec l’équipe du Québec.
« J’ai eu une longue carrière dans l’équipe canadienne. Quand j’ai commencé, j’étais la petite jeune qui ne savait pas grand-chose ! C’est le fun d’avoir des personnes près de toi qui ont de l’expérience pour t’aider au début. Vers la fin de ma carrière, quand il y avait des nouveaux ou des nouvelles dans l’équipe, ça me faisait plaisir de pouvoir les accompagner », a-t-elle expliqué.
Plusieurs moments marquants ont ponctué la carrière de Robichaud comme ses trois participations aux Jeux olympiques, ses huit présences aux mondiaux, ses 10 podiums en Coupe du monde, dont celui où elle a remporté une médaille d’or en individuel à Inawashiro en 2013, ainsi que son podium obtenu à la maison, à Val Saint-Côme, en 2015.
« Mes trois participations aux Jeux olympiques ont toutes été assez particulières. Les Jeux, c’est un rêve, c’est notre coupe Stanley à nous, a-t-elle lancé en revenant sur ses souvenirs. À Turin, en 2006, j’avais seulement 17 ans, c’était un peu inespéré ! Ensuite, à Sotchi, je revenais d’une blessure, mais tout a quand même super bien été alors qu’à Pyeongchang, en 2018, je savais que c’était ma dernière fois. Je voulais en profiter au maximum et seulement vivre le moment présent. »
« Les choses ont vraiment débloqué pour moi après 2010, j’ai eu mon premier podium à Lake Placid en 2011, et la première victoire est arrivée deux ans plus tard au Japon, a-t-elle poursuivi. C’est une piste très difficile, ce n’était vraiment pas ma meilleure journée, mais il faut croire que c’est moi qui ai fait le moins d’erreurs sur la piste. Puis est survenue ma médaille à Val Saint-Côme, c’était un très beau moment, toute ma famille était là. En plus, c’était mon 99e départ en carrière ! »
La Québécoise a pris la décision d’accrocher ses skis à la fin de la saison 2017-2018. Sa dernière compétition aura été les Championnats canadiens disputés à Jasper, en Alberta. Question de finir sa carrière sur la meilleure note possible, Robichaud y a remporté des médailles d’or en simple et en parallèle.
« Il s’agissait de mes dernières courses, je voulais m’amuser parce que je savais que je n’allais jamais revivre ça. Finir ça avec deux victoires, c’était tout simplement génial. J’ai pu célébrer avec ma famille. Les Championnats canadiens, c’est toujours spécial et je ne pouvais pas demander mieux », a conclu Robichaud, qui voit grand pour le futur.
Plus de cinq ans après sa retraite d’athlète, elle continue de donner au sport qu’elle affectionne depuis son enfance. Elle permet à son tour aux skieurs qu’elle accompagne de vivre des moments inoubliables sur les pistes provinciales, nationales et internationales ! Le tout se poursuivra en Corée du Sud dès le 23 janvier, date du coup d’envoi des épreuves de ski acrobatique aux Jeux olympiques de la jeunesse !